Les signes qui vous ont alerté
- L’odeur : souvent, c’est l’odeur des vêtements ou des affaires qui a pu alerter. Dans ce cas, vérifiez les autres explications possibles à cette odeur tenace. Votre fils côtoie-t-il des camarades fumeurs ? (auquel cas, il peut être imprégné de l’odeur sans être lui-même consommateur). Sa chambre aussi est-elle souvent imprégnée d’une odeur de fumée ? Si ses vêtements peuvent garder l’odeur incrustée au retour de l’école, sa chambre néanmoins sera plutôt épargnée. Si vous trouvez une odeur de fumée régulièrement dans sa chambre, il y a de forts risques qu’il ait consommé à l’intérieur.
- Des objets « critiques » : Si vous trouvez un briquet ou même un paquet de cigarettes ou encore une boite d’allumettes dans les affaires de votre enfant, il y a de fortes chances pour qu’il soit consommateur. Gardez l’objet pour lui montrer que vous avez un indice « compromettant » qui évitera peut-être une réaction de déni…
- Un changement de comportement : si votre fils s’attarde plus que d’habitude à la sortie du collège ou il mastique plus souvent des chewing-gums ou encore s’il dissimule ses affaires… Ca peut être le signe qu’il cache quelque chose.
Ces signes alertent les parents, mais il est important de se rappeler qu’ils doivent toujours être vérifiés…
Être au clair en tant que parent
Avant d’aller parler à votre fils ou fille, savez-vous exactement ce que vous avez l’intention de lui faire passer comme message ? Qu’est-ce qui vous inquiète le plus ? Êtes-vous submergés par l’inquiétude ou la colère ou encore la déception ?
Quelles que soient les émotions qui vous habitent et vos intentions, sachez que c’est ce qui ressortira quand vous irez lui parler.
Il est donc important que vous soyez au clair pour rester cohérent et être sûr que votre message ait un impact fort sur lui.
Se préparer
Au moment d’aborder le sujet avec votre fils, veillez tout d’abord à être dans un état d’esprit calme et ouvert; au risque sinon, de n’obtenir qu’une réaction de blocage et d’un refus de communiquer. Alors que vous aurez besoin de savoir si il consomme régulièrement ou non, depuis longtemps ou pas, si d’autres problèmes sont liés à cette situation; afin de pourvoir intervenir à bon escient.
Les 9 règles d’une intervention réussie
- 1- Parlez de vos observations. Pour engager la discussion, contraignez-vous à exposer d’abord ce que vous avez observé : des accessoires suspects trouvés dans sa chambre ? un changement de comportement ? une odeur suspecte ? la fréquentation de personnes dont vous savez qu’elles fument, etc.
- 2- Dites « Je » : à partir de ces observations, parlez de ce qui vous inquiète, et les règles que vous avez posées en tant que parent (en expliquant, dans la mesure du possible leur raison d’être).
- 3- Essayez d’écouter de façon la plus ouverte possible. Même s’il vous parle d’emblée du fait que « tout le monde fume », ou qu’il nie tout en bloc, écoutez-le malgré tout vous donner ses explications et sa façon de voir. Vous y puiserez des éléments précieux pour la suite de la discussion. Vous saurez par exemple si votre fils a fumé « juste pour essayer » ou si cela fait plus longtemps qu’il a déjà commencé, et pour quelles raisons…
- 4- Ne dramatisez pas ! Il y a plusieurs raisons qui poussent un adolescent à fumer : braver un interdit, faire « comme les copains » ou « juste pour essayer » : bien souvent, la première envie de fumer est passagère et sans conséquences grave…
- 5- Restez ferme. Etre ouvert envers son enfant n’empêche pas d’être clair et ferme vis-à-vis de la cigarette ou du cannabis. Il doit bien entendre cela, sans ambigüité, ni compromission.
- 6- Expliquez. Un adolescent est en âge de comprendre les risques sur la santé, l’impact sur les performances (respiratoires par exemple) - et y sera sensible s’il est sportif -, les contraintes financières ou encore les effets néfastes sur l’haleine ou les dents : autant d’arguments destinés à le dissuader de fumer…
- 7- Rappelez ou établissez une règle. Une fois que vous aurez mieux compris ce qui a poussé votre fils à fumer, déterminez des règles adaptées au contexte et à son âge. Demandez-lui s’il comprend la règle et s’il est d’accord avec. Même si c’est vous qui aurez le dernier mot sur ce point, cela n’empêche pas un ajustement pour donner plus de chance à la règle d’être respectée.
- 8- Créez une alliance : Terminez votre discussion en montrant à votre fils qu’il peut compter sur vous. Et n’oubliez pas d’encourager ou récompenser les bons comportements qui feront suite.
- 9- Demandez de l’aide. Si vous voyez que votre enfant reste hermétique à la discussion, ou que sa consommation a commencé dans un moment de détresse pour lui ; faites-vous aider d’un professionnel. Il a plus de risques de devenir addict…
Retenez que l’objectif principal est de l’empêcher de commencer à fumer (si ce n’est pas encore le cas) ou du moins de le dissuader de continuer, car on le sait, c’est à ce moment, que l’adolescent peut « basculer » dans la dépendance et c’est donc à ce moment qu’il est important d’agir …
Parent fumeur : quoi dire ?
Bien que vous soyez vous-mêmes fumeurs, vous pouvez faire part à votre fils que ça ne signifie pas que vous cautionnez sa consommation… Et même s’il vous retourne un « mais toi, tu fumes bien, alors pourquoi pas moi ? », ne vous laissez pas démonter : dites-lui, si c’est le cas, que vous êtes devenu dépendant et que vous auriez préféré ne jamais commencer à fumer ou qu’en tant que parent, que vous ne souhaitez pas que votre fils suive la même voie (il est important ici d'être sincère).
Néanmoins, on le sait, le « fais ce que je dis et pas ce que je fais » est beaucoup moins dissuasif que l’exemple donné…
Certains parents se décident à arrêter de fumer quand leur enfant est en âge de fumer : comme si ça agissait comme un déclencheur de motivation pour arrêter sa propre consommation… ou une opportunité pour faire face à la dépendance…
Dans tous les cas, il est important de vous positionner en tant que PARENT et non en tant que CONSOMMATEUR. Votre fils sera plus sensible au message.
Les erreurs à éviter
- Evitez de poser d’emblée la question abrupte et fermée qui risque de mettre fin à toute discussion : « Tu fumes ? ».
- Fumer avec lui ou lui offrir une cigarette en jouant la carte complicité : vous n’êtes pas copains et c’est mieux comme ça.
- Lui parler du cancer qu’il attrapera peut-être à 40 ans : c’est très très loin pour lui et sans grand effet !
- Lui affirmer qu’il va devenir dépendant s’il fume régulièrement : il est persuadé du contraire et vous répondra qu’il « gère ». Parlez-lui plutôt des « habitudes » qu’il risque de prendre et de la perte de liberté (même si ça revient au même !).
- Ne le culpabilisez pas, il risque de se braquer.
- Ne le forcez pas à parler s’il ne veut pas, vous risquez de bloquer la communication.
Pour aller plus loin
- La webconférence : "Mal-être et suicide : des outils pour accompagner l'adolescent" (accès libre pour les abonnés)
- L'atelier Elearning : "Mal-être de l'ado : décoder, évaluer et accompagner"
- Le tuto (vidéo) "Mon ado manque de confiance en lui" (gratuit)
- La webconférence : "Addictions : comprendre et aider l'ado"
- Le parcours parents d'ados
Un site local :
http://www.drogue-polynesie.com/
Deux sites métropolitains :