Comment poser les bases d’une éducation bienveillante et structurante en 6 points ?




Être un parent bienveillant et structurant, c’est aider on enfant à se « construire » et de la même manière que les fondations solides d’une maison sont gage de longévité et de résistance aux intempéries ; le lien créé avec l’enfant dès son plus jeune âge va l’aider pour toute sa vie et le rendra, (si le lien est de qualité) plus fort face aux difficultés rencontrées.
Mais quelles sont les bases importantes de cette approche et comment s’y prendre ?


1- Le plus tôt, c’est le mieux !

Pour aider son enfant à se construire et à devenir autonome, mieux vaut s’y prendre dès le début ; même si pendant les premiers temps, l’enfant est très dépendant de ses parents. Pour nouer une relation bienveillante et « structurante » avec l’enfant, cela commence dès sa naissance : il s’imprègne alors de ce que ses parents lui inculquent volontairement ou non, des émotions, de l'affection dont les parents l'entourent. Puis, c’est tout au long de sa croissance qu’il faudra poursuivre ce travail de « structuration » de façon adaptée à l'âge de l'enfant…


2- C’est au jour le jour que les liens se tissent

Le nourrisson est sensible à l’ambiance autour de lui, au stress de ses parents, aux tensions, (à la bonne humeur aussi !), aux disputes... et peut se sentir très vite insécurisé. Et il recherche la sécurité et la réassurance, comme un réflexe de survie qui apparait dès que sa santé physique ou psychique est menacée. C’est pourquoi il est primordial de créer un climat chaleureux autour de lui et fondé sur l’amour : Le calme, les regards bienveillants, les câlins, les mots doux et les chansons fredonnées, sont autant de marques d’affection dont se nourrira l’enfant pour se construire.


3- Répondre à ses besoins

Les besoins de l’enfant évoluent avec l'âge et les parents adaptent comme ils peuvent les réponses et leurs modes d’échanges avec lui pour combler au mieux ses besoins.
 

Une des conditions essentielles pour que l'éducation soit structurante et bienveillante, est de répondre aux besoins de l’enfant.


Quels sont ces besoins ?

Tout d'abord, des besoins dits primaires, et physiologiques : être nourri, dormir, être protégé du froid pour les plus connus ; mais aussi se sentir en sécurité et protégé ou encore reconnu.
Répondre au besoin de sécurité par exemple, passe par des repères clairs, stables, rassurants qui sont proposés à l'enfant. Ces repères prendront la forme de limites ou de règles à respecter dans la maison, dans les relations avec les autres ou dans les diverses activités. Ces règles vont constituer un cadre dans lequel l’enfant pourra évoluer. Il se sentira d’autant plus à l’aise si ce cadre est clair et bien repéré pour lui. Plus tard, il intériorisera ce cadre qui lui servira de repère « interne » pour mener sa propre vie ; c’est en dire l’importance !

D'autres besoins plus "secondaires" s'expriment : être reconnu, s'exprimer, appartenir à un groupe... Ces besoins n'ont de "secondaires" que le nom, car ils participent grandement au bon développement de l'enfant.

Maslow a largement détaillé ces besoins au travers sa fameuse "pyramide des besoins" et laisse entrevoir la variété des besoins existants. 
Suivant l’âge de l'enfant, les parents répondront de manières différentes à ces besoins et c’est un rôle primordial du parent que de savoir identifier ces besoins et d'y répondre de façon adaptée.

 


4- Créer un cadre structurant

Pour créer ce « cadre structurant », le parent devra apprendre à exprimer ses attentes, donner des consignes claires, expliquer, répéter, et encore répéter … et parfois dire « non » !


Exprimer ses attentes à l’enfant, c’est notamment lui dire ce qu’on attend de lui dans chaque situation : « j’attends que tu te douches avant le repas », « que tu fasses tes devoirs avant d’aller jouer »…

Donner des consignes nécessitera de savoir formuler des demandes claires : « repose cet objet fragile », « arrête de taper ton frère »…

Expliquer une consigne ou une règle aidera l’enfant à l’accepter puis l’intégrer : « Je te demande de mettre le couvert, parce que je crois que tu es assez grand maintenant pour participer aux petites tâches de la maison »…

Répéter, c’est accepter qu’il faudra sans doute redire x-fois la consigne avant que l’enfant prenne l’initiative seul, de faire ce qu’on attend de lui. Répéter, le temps que l’enfant intègre la règle ou la consigne et que cela devienne un automatisme. Répéter, c’est aussi une façon de vérifier (pour le parent et l’enfant) si la consigne est stable ou au contraire, si elle change en fonction du contexte, de la fatigue ou de qui la donne !

Il est nécessaire aussi dans certaines situations de dire « non » à l’enfant, de ne pas céder à une demande exagérée ou inadaptée (que certains appelleront "caprice") ou de mettre un terme à une activité, car spontanément, l’enfant n’est pas capable de s'auto-réguler complètement avant un certain âge, même s'il apprend de mieux en mieux à le faire. On observe à ce sujet, dès l'école maternelle, une capacité chez les enfants, de s'auto-réguler dans leur activités avec leurs camarades. Cependant, ils n’apprendront à le faire complètement que progressivement et dans la mesure où les parents et éducateurs lui auront appris.


5- Le respecter, c’est la base de tout

Respecter son enfant, c’est le laisser s’exprimer, même s'il n’est pas d’accord avec nous ou si ce qu’il dit nous semble irréel, exagéré ou infondé (par exemple : « j’ai peur du monstre caché sous mon lit »). Il a certes besoin que vous lui appreniez à faire la différence entre ce qui est imaginaire et ce qui est réel ; et cela se fera progressivement ; mais il a surtout besoin de sentir que vous accueillez ce qu’il dit sans le juger ou le rabaisser, et que vous pouvez l’aider quand il en a besoin : par exemple, le rassurer quand il est effrayé. 

Respecter, c’est aussi le laisser faire ses propres expériences (dans la mesure où sa sécurité et celle des autres est assurée) et le laisser aller à son propre rythme, même quand il existe un décalage avec les enfants de son âge : chaque enfant a son allure, ses points forts et ses difficultés.

Respecter, c’est l’aider à améliorer ses points faibles et encourager ses points forts. Cela suppose de bien faire la différence entre les deux et de lui expliquer quand on est en train de « rectifier le tir » ou quand on le motive pour qu’il développe ses propres capacités.

Respecter, c’est aussi le considérer comme un interlocuteur à part entière. Même si on adapte son langage en fonction de son âge, il aura droit à une écoute, une prise en compte de son avis. Il saura quand on est du même avis ou pourquoi on ne lui donne pas raison ou qu’on ne répond pas à sa requête. Tout cela lui donnera le sentiment d’exister, un sentiment de valeur et lui permettra ainsi d’avoir une bonne estime de lui-même, condition indispensable à son bon développement.

Dans une atmosphère compréhensive et conviviale, l’enfant sera plus ouvert, osera plus s’exprimer et affirmer son identité. Il se sentira reconnu comme une personne à part entière et cela va stimuler son envie de se connaitre, de connaitre les autres et de développer ses talents. Il sera aussi plus tolérant avec les autres et s’intéressera à eux et au monde. Car par mimétisme, il agira avec les autres de la même manière qu’on agit avec lui ; et ce, depuis son plus jeune âge :
 

Quand les parents respectent leur enfant, celui-ci se sent respecté. Et quand il se sent respecté, cela devient plus naturel pour lui aussi de respecter les autres. C'est la spirale vertueuse du respect, véritable compétence psychologique essentielle à toute vie sociale.


6- Transmettre des valeurs

Structurer, c’est aussi transmettre ce qui nous semble le plus important et qui sous-tend nos comportements : « j’aimerais que tu aides ta sœur, car je trouve important de s’entraider dans la vie », par exemple. En donnant un cadre, vous dites quelque chose de ce que vous pensez de vous, des autres, de la vie et de vos valeurs.

L’enfant, en âge de le comprendre, étendra spontanément ses comportements (de solidarité par exemple) autour de cette valeur, même si vous ne lui avez pas donné de consigne particulière : il aidera ainsi son copain de classe dans son travail scolaire ; ce qui pourra être considéré comme un comportement « solidaire ».


La bienveillance commence dès le début de la vie et s’inscrit dans les gestes les plus anodins du quotidien. Elle n’est en aucun cas opposée au rôle structurant de l’éducation; bien que ces deux notions le soient parfois dans la littérature. Elle est plutôt un fil rouge qui orientera toute l’éducation au jour le jour, dans le but d’accompagner l’enfant vers son autonomie et son épanouissement. 


Pour aller plus loin :

- Lire d'autres articles sur l'éducation bienveillante ICI >

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Rédigé par Nathalie Colin-Fagotin, Lu 2156 fois



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