Faut-il croire au bonheur pour être heureux ?

Comment nos croyances et nos pensées influencent nos chances d'être heureux




Qui n’aspire pas au bonheur ? Cela parait si évident et en même temps, chacun fait l’expérience dans sa vie que le bonheur n’est ni permanent, ni facile à trouver.
Mais la première question que chacune peut se poser, est : « Est-ce que je crois au bonheur ? ». En d’autres termes : est-ce que je me sens légitime et capable d’être heureux ou heureuse ?



Sommes-nous prédisposés au bonheur ?

À en croire certains, le bonheur pourrait être génétiquement programmé et la plupart d’entre nous (dans une vision pessimiste), n’atteindraient jamais le bonheur, empêchés par des travers, des traits de personnalités ou même une histoire familiale déterminante.
Mais les témoignages qui s’opposent à cette théorie sont nombreux : de situations extrêmes, certains semblent malgré tout trouver, une forme de bonheur qui ne s’oppose pas à la souffrance qu’ils ont traversé. Il y aurait beaucoup de pistes à explorer autour de ce sujet éminemment important. Commençons par nous interroger sur notre capacité à être réceptif au bonheur; c’est à dire notre perception et notre croyance à avoir « droit au bonheur ».
 
Parce qu’être heureux est en rapport avec notre image de nous-mêmes et l’estime de soi. Pour être heureux, je dois d’abord croire que j’ai assez de valeur pour « mériter » le bonheur…

Êtes-vous prêt(e) pour le bonheur ?

En quelques questions simples, je vous propose de réfléchir à votre croyance au sujet du bonheur : (encart) Croyez-vous que le bonheur existe ? Pensez-vous avoir droit au bonheur ? Savez-vous à quoi ressemblerait votre bonheur ? (l’avez-vous déjà imaginé ?) Pensez-vous pouvoir agir et décider pour tendre vers le bonheur ?  
Un maximum de "non", révèle probablement une difficulté à croire au bonheur, et sans le savoir vous empêche d’atteindre votre plein épanouissement. Un maximum de "oui", vous révèle au contraire, une capacité à être réceptif au bonheur, à saisir des opportunités, à être optimiste et sans doute à prendre votre vie en main pour tendre vers ce bonheur.

Comment la pensée agit-elle sur les circonstances de notre vie ?

Peu le savent, mais la pensée est un moyen puissant de changer sa vie. En tant que psychologue, je l’utilise dans le cadre des thérapies pour accompagner les personnes dans un changement de vie, les accompagner dans une transition délicate ou les aider à faire face à une épreuve de la vie. Et chacun peut faire l’expérience personnellement de son efficacité.
Il ne s’agit pas ici des pensées furtives qui passent dans notre esprit tout au long de la journée et qui parfois nous encombrent plus qu’elles nous aident. Non, il s’agit de pensées orientées, ancrées dans notre volonté qui nous poussent en avant et influencent nos comportements et nos ressentis.
Par exemple, si vous vous apprêtez à vivre une situation stressante, vous allez probablement avoir toutes sortes de pensées alimentées en général par vos peurs. Avant une convocation chez votre supérieur hiérarchique, vous allez penser par exemple : « Qu’ai-je fait de travers ? », « Que va-t-il m’arriver ? », « Va-t-il me voir comme un(e) incompétent(e) ? »…
 
Ces pensées non raisonnées sont générées instinctivement par nos peurs et bien souvent influencent le cours des évènements.

Dans notre exemple, vos pensées vont encore plus vous stresser et peut-être même vous rendre agressive ou provoquer des comportements défensifs où vous chercherez par exemple à vous défendre et vous justifier. Ces pensées, au lieu de vous aider à mobiliser vos ressources et faire face à la situation, risquent de vous déstabiliser et vous faire perdre vos moyens.
Ce sont des pensées « parasites » dont il est important plutôt apprendre à se défaire.

Chassez vos pensées bloquantes

D’une façon plus générale, c’est aussi vrai pour la perception que l’on a de sa vie, son histoire, les évènements que l’on a à vivre. Si vous avez entendu vos parents ressasser des paroles décourageantes au sujet de la vie comme : « Il n’y a pas de vie heureuse », « Arrêtes de croire à tes rêves, sois réaliste ! », « Il faut se contenter de peu. »; vous avez probablement intégré une vision de la vie qui laisse peu de place à une perspective de bonheur. Et quand les difficultés arrivent, vos pensées risquent d’être orientées en fonction de ce que vous avez intégré.

En quoi ces pensées peuvent être bloquantes ? En vous faisant renoncer à une amélioration possible. En vous empêchant de tout faire pour retrouver une situation plus satisfaisante.
C’est là que la croyance intervient : si vous ne croyez pas qu’un mieux soit possible, vous n’essayerez même pas de l’atteindre.

Or, pour être acteur de changement dans sa vie, pour aller vers le bonheur, nous avons besoin de trouver une motivation pour le faire, nous avons besoin de croire que c’est possible. C’est pourquoi, si vous avez en vous des pensées qui vous empêchent de croire au bonheur, il vous faudra d’abord les "reprogrammer" pour espérer être à-même de recevoir le bonheur en vous y disposant favorablement.

Maitrisez vos pensées !

En revanche, si vous prenez conscience de vos pensées et apprenez à les apprivoiser, vous pourrez mieux les orienter et les maîtriser. Si vous commencez à avoir des pensées d’inquiétude au sujet d’une situation, vous pouvez décider « d’arrêter le processus » afin d’enrayer la spirale du stress. Si des pensées limitantes vous assaillent quand une difficulté survient, vous pouvez délibérément choisir d’orienter vos pensées vers une optique plus positive. Par exemple, « je crois au bonheur », « les rêves peuvent se réaliser si l’on s’en donne la peine », « Je vais trouver une solution ». C’est donc avec cette première étape que les choses vont commencer à changer : prendre conscience de ces pensées bloquantes.
La seconde étape sera de réorienter vos pensées vers une vision plus optimiste, et surtout plus conforme à ce que vous percevez (sans parfois y croire) au fond de vous. Durant cette même étape, vous allez vous défaire de certains conditionnements dont vous avez hérité : les paroles reçues, les perceptions qu’ont eu sur vous vos parents par exemple.
Cette libération peut parfois être longue et difficile… mais elle est possible !
Pour certaines personnes, cette étape relèvera d’un défi au quotidien : parce qu’envisager être heureux, peut venir soulever des loyautés inconscientes.

Comme le fait de penser qu’on n’ait pas le droit au bonheur, si ses propres parents ne l’ont pas été; ou quand on a profondément intégré que la vie était avant tout un combat avec son lot de malheurs et que le bonheur n’existait qu’en un autre monde. Il y a aussi ceux et celles à qui on a inculqué une "fausse humilité" qui consiste à penser qu’il serait orgueilleux de s’occuper de soi et vouloir être heureux et qu’au contraire, une vie de souffrance était préférable. Ces mêmes personnes auront, en plus d’un cheminement personnel, à se défaire de la culpabilité liée à la représentation qu’elles se font d’elles-mêmes et des croyances qui y sont associées.

Le chemin du bonheur se construit chaque jour

Vous l’aurez compris : vous avez plus de chances d’accéder au bonheur si vous y croyez. mais si vous n’y croyez pas, tout n’est pas perdu  : vous pouvez apprendre à dompter vos pensées qui sont liées à vos croyances et commencer dès maintenant un chemin vers une vie heureuse…
 
D’une expérience de bonheur à l’autre, la confiance se construit et accroit notre capacité à être heureux !


Rédigé par Nathalie Colin-Fagotin, Lu 1327 fois



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