Que veut dire exactement : « demander trop d’attention » ?
Les attentions sont des marques de considération et d’affection dans une relation de couple. On considère même que ces attentions sont l’expression de l’amour entre deux conjoints. Gary Chapman, l’auteur d’un best-seller sur les langages de l’amour dans le couple, considère et présente différentes formes d’attention : paroles valorisantes, services rendus, sont notamment deux types de communication dans le couple; fonctionnant comme des langages à part entière.
Par contre, si l’un des deux conjoints ressent un trop dans les marques d’affection de son conjoint, il y a deux pistes de compréhension possible : soit, il a des difficultés à recevoir ces attentions, soit l’autre est tombé dans l’excès qui trouve souvent une explication dans l’histoire personnelle : manque, craintes ou encore angoisse d’abandon peuvent en être les raisons profondes.
Le « trop » est ressenti comme une forme d’envahissement, d’étouffement par le conjoint qui l’exprime, comme s’il était privé d’une part de liberté, comme si il ne savait que faire de toutes ces marques d’attention…
Ces langages, les conjoints devront les décoder s’ils veulent vraiment comprendre les intentions et recevoir les marques d’affection de l’autre.Rien de plus naturel donc dans un couple que d’exprimer ses sentiments par des « attentions » qui prendront plusieurs formes et évolueront en même temps que l’histoire du couple.
Par contre, si l’un des deux conjoints ressent un trop dans les marques d’affection de son conjoint, il y a deux pistes de compréhension possible : soit, il a des difficultés à recevoir ces attentions, soit l’autre est tombé dans l’excès qui trouve souvent une explication dans l’histoire personnelle : manque, craintes ou encore angoisse d’abandon peuvent en être les raisons profondes.
Le « trop » est ressenti comme une forme d’envahissement, d’étouffement par le conjoint qui l’exprime, comme s’il était privé d’une part de liberté, comme si il ne savait que faire de toutes ces marques d’attention…
J’ai du mal à recevoir ses attentions…
Il est possible que vous soyez mal à l’aise quand il s’agit de recevoir des marques d’affection, des compliments, ou encore une aide offerte… Un peu comme il peut être difficile de recevoir un « cadeau » : un sentiment de gêne, mêlé de l’idée confuse que « je ne le mérite pas » peuvent être à la source d’un difficulté à RECEVOIR.
La difficulté à recevoir peut être liée à un problème de communication : si l’un attend que le conjoint dise des mots doux (et qu’il attend en vain) et que l’autre pense montrer son amour en préparant un repas, ou en apportant son aide dans une tâche difficile, il peut rester avec un sentiment d’attente déçue (de ne pas recevoir de mots doux) et percevoir cette « aide » comme infantilisante ou même comme un manque de confiance.
Une dernière raison : si vous avez grandi dans un milieu où les marques d’attention étaient suspectes (on vous a dit par exemple : « Oh toi, si tu commences à être gentil avec moi, c’est sûrement que tu veux me demander quelque chose… ») ou étaient l’objet d’un chantage affectif : « si je fais ça pour toi, tu dois faire ça pour moi… », ou qu’elles étaient l’expression pesante et culpabilisante d’un parent : « Après tout ce que j’ai fais pour toi ! » (sous-entendu : « Quel ingrat(e) tu fais de ne pas le voir, et de ne pas me rendre la pareille ! »)… Il est très compréhensible que ces schémas de comportements continuent d’agir dans votre vie de couple.
La difficulté à recevoir peut être liée à un problème de communication : si l’un attend que le conjoint dise des mots doux (et qu’il attend en vain) et que l’autre pense montrer son amour en préparant un repas, ou en apportant son aide dans une tâche difficile, il peut rester avec un sentiment d’attente déçue (de ne pas recevoir de mots doux) et percevoir cette « aide » comme infantilisante ou même comme un manque de confiance.
Ici, c’est un problème de compréhension qui empêche d’accueillir la marque d’attention pour ce qu’elle est vraiment : une marque d’amour.Une autre raison d’avoir du mal à recevoir des attentions, peut être d’avoir grandi sans ces attentions ou dans un schéma relationnel avec ses parents qu’on peut considérer comme « toxique » si l’on regarde les effets que ça peut avoir eu sur le développement de l’enfant. Si les attentions que vous avez reçues étaient rares ou inexistantes, vous n’êtes donc pas familier des attentions et vous vous êtes même peut-être forgé une « carapace » qui vous empêche aujourd’hui de recevoir ces attentions sans réveiller des souvenirs douloureux de ce manque affectif perçu dans votre enfance. Ce sentiment de recevoir « trop d’attention » est peut-être l’occasion de vous réconcilier avec votre histoire familiale et soigner les blessures de votre vide affectif pour pouvoir vous ouvrir plus sereinement à votre conjoint.
Une dernière raison : si vous avez grandi dans un milieu où les marques d’attention étaient suspectes (on vous a dit par exemple : « Oh toi, si tu commences à être gentil avec moi, c’est sûrement que tu veux me demander quelque chose… ») ou étaient l’objet d’un chantage affectif : « si je fais ça pour toi, tu dois faire ça pour moi… », ou qu’elles étaient l’expression pesante et culpabilisante d’un parent : « Après tout ce que j’ai fais pour toi ! » (sous-entendu : « Quel ingrat(e) tu fais de ne pas le voir, et de ne pas me rendre la pareille ! »)… Il est très compréhensible que ces schémas de comportements continuent d’agir dans votre vie de couple.
Il est important dans ce cas, de bien faire la part des choses entre votre histoire personnelle, et la vie de couple que vous construisez avec votre conjoint, pour ne pas que ces schémas ruinent votre équilibre conjugal.
Ces conjoints qui en font trop…
Il arrive aussi que certains conjoints tombent dans l’excès : un mari qui appelle sa femme toutes les heures alors qu’elle est sur son lieu de travail, une femme qui se rend indispensable auprès de son mari en le suivant partout où il va, un conjoint qui semble devancer les besoins de son conjoint en toutes choses…
Là où une attention peut être bénéfique et agréable pour celui ou celle qui en est le destinataire, ça peut devenir pénible quand les attentions se font trop fréquentes, prévisibles, embarrassantes…Trop d’attention peut devenir envahissant et pris pour une forme de « contrôle » : « Quand mon mari m’appelle toutes les heures, j’ai l’impression qu’il veut aussi me surveiller… »
Une demande excessive d’attention peut cacher un manque
Votre conjoint vous réclame peut-être des marques d’attention sur sa tenue, des remerciements quand il fait quelque chose pour vous ou des mots gentils qu’il estime mériter. Dans certains cas (mais ce n’est pas une généralité), cette demande, jamais satisfaite, est l’expression d’un manque de reconnaissance et de considération. Si c’est le cas, votre conjoint vous fera le reproche de ne pas l’avoir (assez) complimenté, de ne pas vous occuper (assez) de lui, vous fera part d’un sentiment d’être « laissé de côté » ou de se sentir « transparent » dans la maison.
Ces ressentis peuvent être sincères, mais peuvent aussi traduire un manque qui peut remonter à l’enfance. Teiva a souffert de l’absence de son père pendant son adolescence et a dû se construire seul. Cette absence a créé en lui une béance, une blessure même, qui lui donne le sentiment de « ne jamais être assez bien » de ne « jamais être assez aimé ». Il réclame auprès de sa compagne, la reconnaissance dont il a eu besoin, plus jeune, et qui lui a fait défaut. Bien sûr, il n’est pas conscient de tout cela : en lui reprochant d’être distante et de le « délaisser », il croit sincèrement qu’il est tout à fait normal d’attendre de sa femme toutes ces attentions. D’ailleurs, il est lui-même très attentionné.
Ces ressentis peuvent être sincères, mais peuvent aussi traduire un manque qui peut remonter à l’enfance. Teiva a souffert de l’absence de son père pendant son adolescence et a dû se construire seul. Cette absence a créé en lui une béance, une blessure même, qui lui donne le sentiment de « ne jamais être assez bien » de ne « jamais être assez aimé ». Il réclame auprès de sa compagne, la reconnaissance dont il a eu besoin, plus jeune, et qui lui a fait défaut. Bien sûr, il n’est pas conscient de tout cela : en lui reprochant d’être distante et de le « délaisser », il croit sincèrement qu’il est tout à fait normal d’attendre de sa femme toutes ces attentions. D’ailleurs, il est lui-même très attentionné.
Ces femmes qui refusent de materner
Certaines femmes parlent du besoin d’attention de leur conjoint comme un besoin d’être « materné » : elles se sentent investies d’un rôle maternel qu’elle refusent parfois de jouer sous prétexte que leur conjoint est « adulte et responsable », qu’elles n’ont pas à s’occuper de lui comme d’un enfant, qu’il a « passé l’âge »…
Taina trouve de plus en plus pénibles et culpabilisants les reproches de son mari au sujet de son « manque d’attention ». Malgré les efforts qu’elle fait pour le contenter, il semble toujours insatisfait des gestes d’attention qu’elle a pour lui et des conflits éclatent autour de petits détails du quotidien : elle ne lui a pas proposé un café « comme d’habitude » à la fin de son repas, n’est pas venue l’accueillir à la porte quand il est rentré du travail, etc. Bref, tous les prétextes sont bons, pense-t-elle, pour lui faire des reproches et pointer ses manquements. Ce qui la rend triste et même en colère vis à vis de son mari qui « ne se contente pas de ce qu’elle lui donne ». Elle pense que ce n’est pas son rôle (mais plutôt celui d’une mère), d’être aux petits soins avec son conjoint et est convaincue qu’il finira par comprendre : ils ont deux enfants à charge et trouve qu’elle a déjà bien à faire avec eux. Elle pourrait « faire plus », mais s’y refuse délibérément en pensant qu’elle le maternerait, que ça le rendrait dépendant, et infantiliserait leur relation. Il y a dans cette situation un quiproquo fondamental entre un conjoint qui attend des marques d’amour de sa femme sous forme de petites attentions du quotidiens et qui prend ses refus comme des manques d’amour; et une femme qui perçoit ces petites attentions comme des exigences d’un conjoint immature et se refuse (partiellement) d’y répondre.
Taina trouve de plus en plus pénibles et culpabilisants les reproches de son mari au sujet de son « manque d’attention ». Malgré les efforts qu’elle fait pour le contenter, il semble toujours insatisfait des gestes d’attention qu’elle a pour lui et des conflits éclatent autour de petits détails du quotidien : elle ne lui a pas proposé un café « comme d’habitude » à la fin de son repas, n’est pas venue l’accueillir à la porte quand il est rentré du travail, etc. Bref, tous les prétextes sont bons, pense-t-elle, pour lui faire des reproches et pointer ses manquements. Ce qui la rend triste et même en colère vis à vis de son mari qui « ne se contente pas de ce qu’elle lui donne ». Elle pense que ce n’est pas son rôle (mais plutôt celui d’une mère), d’être aux petits soins avec son conjoint et est convaincue qu’il finira par comprendre : ils ont deux enfants à charge et trouve qu’elle a déjà bien à faire avec eux. Elle pourrait « faire plus », mais s’y refuse délibérément en pensant qu’elle le maternerait, que ça le rendrait dépendant, et infantiliserait leur relation. Il y a dans cette situation un quiproquo fondamental entre un conjoint qui attend des marques d’amour de sa femme sous forme de petites attentions du quotidiens et qui prend ses refus comme des manques d’amour; et une femme qui perçoit ces petites attentions comme des exigences d’un conjoint immature et se refuse (partiellement) d’y répondre.
Pour dépasser ce malentendu, une compréhension mutuelle des intentions de l’autre est nécessaire pour ajuster ses gestes aux besoins de l’autre, et aux besoin du couple.
Pour conclure…
Les attentions dans un couple sont nécessaires pour alimenter la relation entre les deux conjoints. Mais si ces attentions deviennent exigence, elles perdent leur bénéfice et peuvent créer une situation de tension et de conflit dans le couple. Mais dans certains cas, avoir un conjoint très (trop ?) attentionné, peut être l’occasion d’apprendre à mieux recevoir les gestes de considération et de reconnaissance dont on a peut-être manqué.
A chacun de voir ce qu’il a à en apprendre !
A chacun de voir ce qu’il a à en apprendre !