Communiquer authentiquement : une base essentielle pour le couple
Quelle que soit la manière dont le couple va communiquer, il est une chose sûre : aucun couple ne survit à l’usure du temps sans communiquer.
Est-il nécessaire de préciser que ce qui « fonctionne », ça n’est pas tant la « quantité de communication » que sa qualité ? Et que l’une des qualités de la communication entre deux conjoints, consiste à être honnête et authentique avec l’autre ?
Comment être sincère et honnête, en disant sa vérité, tout en gardant le lien conjugal intact ?
Chaque conjoint développe ses propres stratégies pour résoudre cette équation difficile. Une des stratégies consiste à s’obliger à parler de tout à son conjoint.
Quand on décide de tout dire, on s’engage aussi à dire ce qui déplait, à dire ses déceptions, ses doutes ou ses erreurs. On rend l’autre témoin de ses états d’âmes et changements d’humeurs…
Mais le conjoint saura-t-il toujours y faire face sans vaciller ? Sera-t-il prêt à entendre ce qui est déplaisant ? Et combien même il en serait capable, qu’est-ce que cela apporterait à la relation de couple ? au conjoint qui se confie ?
La première question à se poser pourrait donc être : quel est l’objectif (pour moi, pour mon couple) quand je promets à l’autre (et j’attends de lui) de « tout lui dire » ?
Quelles sont les attentes que j’y attache ?
Est-il nécessaire de préciser que ce qui « fonctionne », ça n’est pas tant la « quantité de communication » que sa qualité ? Et que l’une des qualités de la communication entre deux conjoints, consiste à être honnête et authentique avec l’autre ?
Comment être sincère et honnête, en disant sa vérité, tout en gardant le lien conjugal intact ?
Chaque conjoint développe ses propres stratégies pour résoudre cette équation difficile. Une des stratégies consiste à s’obliger à parler de tout à son conjoint.
Quand on décide de tout dire, on s’engage aussi à dire ce qui déplait, à dire ses déceptions, ses doutes ou ses erreurs. On rend l’autre témoin de ses états d’âmes et changements d’humeurs…
Mais le conjoint saura-t-il toujours y faire face sans vaciller ? Sera-t-il prêt à entendre ce qui est déplaisant ? Et combien même il en serait capable, qu’est-ce que cela apporterait à la relation de couple ? au conjoint qui se confie ?
La première question à se poser pourrait donc être : quel est l’objectif (pour moi, pour mon couple) quand je promets à l’autre (et j’attends de lui) de « tout lui dire » ?
Quelles sont les attentes que j’y attache ?
Le mythe d’un couple sans secret…
"Il n’y aura aucun secret entre nous ! » se promettent des conjoints…" Comme si leur amour mutuel demandait à déclarer haut et fort cette croyance implicite qui consiste à penser que « si on s’aime, on se doit une transparence totale qui consisterait à tout dire à l’autre ». Comme si l’amour abolissait les limites entre les deux conjoints.
Les couples qui sont ensemble depuis longtemps, savent que cette promesse de tout dire est difficile à tenir : d’abord parce qu’il est compliqué de « tout dire »; ensuite, parce que malgré l’amour qu’on lui porte, l’autre reste « autre », avec ses différences.
De plus, au-delà des bonnes intentions, des pièges guettent les couples qui veulent s’inscrire dans une totale transparence :
La réalité nous oblige à considérer les aspérités de la relation à l’autre, les manques et les blessures avec lesquels on fait comme on peut, pour qu’ils n’envahissent pas trop notre vie quotidienne. Une réalité plus complexe, mais aussi plus engageante.Il n’y a donc pas à culpabiliser de ne pas réussir à tout dire.
Les couples qui sont ensemble depuis longtemps, savent que cette promesse de tout dire est difficile à tenir : d’abord parce qu’il est compliqué de « tout dire »; ensuite, parce que malgré l’amour qu’on lui porte, l’autre reste « autre », avec ses différences.
De plus, au-delà des bonnes intentions, des pièges guettent les couples qui veulent s’inscrire dans une totale transparence :
- Il y a parfois un message implicite qui dit à l’autre : « Puisque moi je m’engage à être transparente avec toi, j’attends que tu le sois aussi » : et de l’attente à l’exigence, il n’y a qu’un pas…
- On peut aussi vouloir contrôler l’autre dans ses actes et pensées, pour apaiser un sentiment d’insécurité.
- On peut aussi s’exposer sans défense en parlant à l’autre de ses fragilités, et en ressortir blessé(e) par une simple maladresse : chacun a sa propre sensibilité et on surestime parfois la capacité de l’autre à la prendre en compte avec bienveillance.
« Tout se dire » relèverait donc plutôt d’un mythe : celui dans lequel nous serions maitres de nos pensées, de nos désirs. Celui dans lequel hommes et femmes se comprendraient parfaitement dans leurs intentions et leur complexité. Celui où nous serions épargnés par les contradictions qui nous habitent. Celui enfin, où tout ce que nous aurions à communiquer, serait « bon à dire »…
La réalité nous oblige à considérer les aspérités de la relation à l’autre, les manques et les blessures avec lesquels on fait comme on peut, pour qu’ils n’envahissent pas trop notre vie quotidienne. Une réalité plus complexe, mais aussi plus engageante.Il n’y a donc pas à culpabiliser de ne pas réussir à tout dire.
Ne pas dire, est-ce mentir ? Le cas de T.
Depuis qu’elle traverse une période difficile, T. est prise de doutes concernant son couple : « Je ne suis plus sûre de savoir si j’aime mon mari.. ». T. est une femme honnête et sincère. Elle se sent partagée entre faire part de ses doutes à son conjoint, tels qu’ils lui viennent, ou ne pas lui dire par peur de le peiner ou même le blesser. Elle est prise dans une contradiction entre la sincérité vis à vis d’elle-même ( je doute de mes sentiments pour mon mari : ce qui pourrait l’amener à prendre une décision quant à leur relation), et son désir de préserver son mari, et sa relation de couple (lui faire part de ses doutes, aurait probablement l’effet d’un tsunami pour lui et leur relation… En ne lui disant rien, elle l’épargne de ces tourments).
Dans cette situation, le conjoint, n’est sans doute pas le mieux placé pour entendre cette « vérité ». Elle ferait sans doute écho avec ses propres angoisses et rien n’est moins sûr que l’issue positive de la discussion.
Si par ailleurs, T. décide de chercher à y voir plus clair par rapport à ses doutes personnels, elle fera preuve d’honnêteté vis à vis d’elle même en affrontant une réalité peu confortable et en cherchant sincèrement des réponses. Elle peut décider de parler à son conjoint quand elle y verra plus clair sur ses sentiments et en formulant un message qui ne mette pas en péril la relation de couple. Elle peut identifier la cause qui a provoqué ses doutes et tenter d’y remédier en y incluant son conjoint : un ressentiment ou une déception par exemple, peuvent être à l’origine d’une colère qui va dissiper le sentiment amoureux. L’issue a plus de chances d’être constructive.
Dans cette situation, le conjoint, n’est sans doute pas le mieux placé pour entendre cette « vérité ». Elle ferait sans doute écho avec ses propres angoisses et rien n’est moins sûr que l’issue positive de la discussion.
Si par ailleurs, T. décide de chercher à y voir plus clair par rapport à ses doutes personnels, elle fera preuve d’honnêteté vis à vis d’elle même en affrontant une réalité peu confortable et en cherchant sincèrement des réponses. Elle peut décider de parler à son conjoint quand elle y verra plus clair sur ses sentiments et en formulant un message qui ne mette pas en péril la relation de couple. Elle peut identifier la cause qui a provoqué ses doutes et tenter d’y remédier en y incluant son conjoint : un ressentiment ou une déception par exemple, peuvent être à l’origine d’une colère qui va dissiper le sentiment amoureux. L’issue a plus de chances d’être constructive.
Il ne s’agit donc pas de mentir, mais de dire « autrement ».
Un espace de liberté sous condition
Ne pas raconter tous ses faits et gestes de sa journée (ses dépenses, par exemple), c’est préserver un espace de liberté personnelle, importante pour durer dans un couple. Mais cet espace de liberté, pour ne pas nuire à la relation de couple, doit tenir compte des conséquences possibles de ses faits et gestes sur le couple.
Par exemple, si vous achetez un vêtement pour un budget raisonnable, il n’y aura pas d’incidence grave sur la situation financière du couple; mais si vous décidez de faire une dépense qui ampute le budget familial de façon importante, il est probable que d’autres dépenses familiales ne puissent pas se faire; et dans ce cas, votre décision aura une incidence directe sur votre couple et votre famille, d’où la nécessité d’en informer le conjoint qui est partie prenante des décisions qui concernent le couple.
Note : cet exemple peut bien sûr être transposé sur les autres domaines de la vie du couple.
Par exemple, si vous achetez un vêtement pour un budget raisonnable, il n’y aura pas d’incidence grave sur la situation financière du couple; mais si vous décidez de faire une dépense qui ampute le budget familial de façon importante, il est probable que d’autres dépenses familiales ne puissent pas se faire; et dans ce cas, votre décision aura une incidence directe sur votre couple et votre famille, d’où la nécessité d’en informer le conjoint qui est partie prenante des décisions qui concernent le couple.
Note : cet exemple peut bien sûr être transposé sur les autres domaines de la vie du couple.
« Toute vérité n’est pas bonne à dire »
Le dicton populaire est plein de sagesse. Il nous rappelle que nous avons du tri à faire dans ce que nous voulons communiquer à l’autre. Le tri peut se faire en fonction de « filtres » qui nous aideraient à sélectionner les vérités qui doivent être tues .Le filtre de l’utile : ce que je souhaite communiquer est-il utile pour moi, pour l’autre, pour le couple ? Le filtre du bon : ce que je veux dire est-il bon pour moi, l’autre ou le couple ? Si la réponse est « oui », c’est qu’il s’agit d’une vérité qui mérite d’être dite ! Et parfois, il s’agit de dire les choses à un moment jugé opportun : beaucoup de malentendus seraient évités si nous savions reconnaitre les bons moments pour communiquer avec l’autre !
Trouver le bon équilibre entre « non-dits » et « tout-dits » !
Dans cette quête de vouloir tout se dire, il y a peut-être le désir latent de voir son couple vivant et dynamique, et de chercher à échapper aux non-dits qui peuvent miner une relation.
Et c’est un désir honorable pour le couple, mais le « trop » pouvant être aussi nocif que le « trop peu », mieux vaut envisager une communication de couple saine, qui tende vers plus de transparence, tout en respectant les obstacles et les sensibilités personnelles des conjoints. C’est dans cet entre-deux que le couple pourra alimenter une communication qui sera vivifiante pour chacun et pour le couple…
Certains couples s’accordent pour ne pas parler de leur journée de travail en rentrant à la maison, quand d’autres se réservent des temps d’échange quotidiens pour se « dire ».
Quelle que soit la règle que le couple se donne, il est important que chacun s’y sente à l’aise et que malgré la contradiction apparente, qu’il y adhère librement !
Et c’est un désir honorable pour le couple, mais le « trop » pouvant être aussi nocif que le « trop peu », mieux vaut envisager une communication de couple saine, qui tende vers plus de transparence, tout en respectant les obstacles et les sensibilités personnelles des conjoints. C’est dans cet entre-deux que le couple pourra alimenter une communication qui sera vivifiante pour chacun et pour le couple…
La règle qui vous conviendra le mieux sera sans doute celle que votre couple aura défini d’un commun accord, sans pression ni contrainte.
Certains couples s’accordent pour ne pas parler de leur journée de travail en rentrant à la maison, quand d’autres se réservent des temps d’échange quotidiens pour se « dire ».
Quelle que soit la règle que le couple se donne, il est important que chacun s’y sente à l’aise et que malgré la contradiction apparente, qu’il y adhère librement !