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Je ne veux pas ressembler à ma mère !

4 conseils pour éviter la répétition du schéma parental




Quand on devient parent, les repères dont on se sert au quotidien ont beaucoup à voir avec le modèle que nous ont légué nos parents. En fait, c’est même l’unique modèle auquel se fier puisque c’est le seul connu « de l’intérieur » et qu’on a suffisamment intégré.
Seulement voilà, dans certains cas, nous ne souhaitons pas reproduire ce modèle; voire même, nous voulons aller dans une direction diamétralement opposée.
Qu’est-ce qui se joue psychologiquement dans ce cas de figure, quelles sont les conséquences ?
Et comment amorcer un changement ?



Un modèle très ancré

Le modèle parental, encore une fois, est très ancré dans nos mémoires et il agit à notre insu, comme un schéma directeur de tous nos comportements, en particulier dans la sphère familiale. Ce modèle issu de nos deux parents, nous a transmis des aspects que nous estimons appréciables, et positifs; mais aussi d’autres aspects considérés comme négatifs.

Parfois, nous en arrivons même à rejeter le modèle de l’un de nos deux parents, considéré comme inapproprié ou clairement opposé à nos aspirations de parents.

Il s’agit dans d’autres cas aussi de litiges relationnels qui datent de l’enfance et qui nous ont opposé à l’un de nos parents. Nous amenant à des incompréhensions ou même plus rarement à de véritable ruptures de communication.

Mais est-ce si simple quand on sait  que notre identité et notre personnalité, se forgent au contact de ceux dont on a été les plus proches et qui nous ont donc largement influencés ?

Les freins psychologiques

Nous avons beau être persuadés de l’importance de s’éloigner d’un modèle parental - parfois il s’agit clairement d’un modèle dit « toxique » qui a été destructeur - la raison suffit-elle à s’affranchir de toutes les influences du parent à qui on ne souhaite pas ressembler ?
Vous vous en doutez, la réponse est non, bien sûr, car d’autres forces agissent en nous, nous contraignant parfois à subir un certain nombre d’événements.

De quoi sont faites ces forces ?
D’abord de notre « vécu émotionnel » dont nous avons forcément été marqué, mais qui reste dans bien des cas à un niveau inconscient. Ces émotions se « logent » pour ainsi dire dans les recoins de notre mémoire et sont souvent difficiles à identifier. C’est ce qui nous fait « réagir » à certains événements, de façon parfois disproportionnée, sans que l’on sache exactement ni pourquoi, ni la nature de ce qu’on ressent. Des colères et frustrations peuvent ainsi être alimentées pendant des années et « surgir » dans notre vie dans des circonstances particulières - en général en lien avec ce qu’on a vécu antérieurement.

Par exemple, si vous avez vécu une relation compliquée avec une mère autoritaire, qui vous donnait des ordres constamment  sans se soucier de vos ressentis; vous réagirez peut-être plus fortement à des situations similaires et chercherez à faire « l’inverse » de ce que vous avez vécu. Cependant, dans les situations d’autorité du quotidien avec vos enfants, la première « réaction émotionnelle » qui risque d’apparaitre sera probablement aussi autoritaire, comme l’avait été votre mère. Ces réactions peuvent en quelque sorte s’imposer à vous et vous laisser le sentiment désagréable de subir votre parentalité plutôt que de la maitriser.
 
Il faut savoir qu’ici, ce frein agira encore plus fortement si vous n’avez pas pris conscience du lien entre vos réactions et votre propre vécu émotionnel.

D’autres freins peuvent survenir : la culpabilité par exemple et la dépréciation de soi-même qui consistera la plupart du temps à s’auto-juger en se dévalorisant et se reprochant d’être une mère « indiqne ». Ou encore le découragement et un sentiment d’impuissance qui vous maintient dans une position de victime face à vos comportements et votre vécu émotionnel.
Ces ressentis et émotions, au lieu de vous pousser en avant, ne feront que vous retenir dans une situation insatisfaisante et dans bien des cas, empireront même la situation.

En revanche, il existe une façon d’avancer avec tout ça : il s’agit de faire un « travail sur soi » pour dénicher ces forces inconscientes qui nous gouvernent…

Comment faire pour "ne pas ressembler à sa mère" en 3 ÉTAPES ?

Cette formulation peut paraitre choquante, cependant elle est le point de départ à ce qui va devenir un changement durable et constructif : elle incite à reprendre la main sur des comportements qui à la base agissent inconsciemment.

ÉTAPE #1 -Il y a donc une étape indispensable à ce niveau : prendre conscience de ce qui agit en vous à votre insu. Prendre conscience, signifie identifier et nommer; et remonter à la surface de la conscience ce qui n’était que sensation et émotion sans nom et inconsciente. Cette étape peut se faire seule ou être accompagnée en thérapie.

ÉTAPE #2 - La seconde étape consistera à déconstruire les souvenirs reliés à ces réactions, ces émotions pour diminuer l’impact dans votre quotidien.

ÉTAPE #3 - La dernière étape consistera à reconstruire un modèle qui vous convienne et qui soit en lien avec le modèle parental que vous vous représentez. À cette étape, vous reprenez le contrôle en quelque sorte de votre parentalité en y mettant ce que vous souhaitez : c’est une étape de transformation qui peut prendre plus ou moins de temps suivant les personnes mais qui est toujours extrêmement satisfaisantes. Ce processus se passe la plupart du temps dans le cadre de séances de psychothérapie; qui permettent plus aisément un changement en profondeur.

4 conseils pour amorcer un changement

Si vous n’êtes pas encore dans une démarche aussi engageante, vous pouvez néanmoins prendre quelques mesures pour faire en sorte que la situation soit mieux vécue.
 
  • CONSEIL#1 - Soyez réalistes : pour commencer, il est important de se regarder avec bienveillance et d’apprendre à s’accepter avec ses qualités ET ses défauts. Vous avez un trait de personnalité qui vous déplait ? Ou une tendance contre laquelle vous luttez ? Plutôt que de vous contraindre à les faire disparaitre coûte que coûte, commencez à les regarder comme faisant partie de ce que vous êtes : ce qui n’empêchera pas d’amorcer une vraie démarche de changement, mais qui se fera plus sereinement.
 
  • CONSEIL #2 - Intéressez-vous à l’histoire de votre mère : Pour vous aider à relativiser et à changer votre regard sur elle, demandez-lui de vous raconter son histoire personnelle : son enfance, ses relations avec ses parents : cela vous éclairera certainement sur les raisons de certains comportements. Connaitre vous aidera à comprendre, et comprendre vous aidera à relativiser et peut-être même ressentir de l’empathie pour une femme qui vous a fait souffrir mais qui a avant tout, elle-même souffert (comme c’est le cas, la plupart du temps).
 
  • CONSEIL #3 - Donnez-vous du temps : c’est un processus qui peut s’étaler sur plusieurs mois ou années. Octroyez-vous du temps et allez à votre rythme.
 
  • CONSEIL #4 - Mettez-vous à l’école de vos enfants ! Vos enfants seront vos meilleurs « miroirs » pour refléter ce que vous êtes. Plutôt que de le voir comme une exigence pénible et contrariante; essayez de l’envisager comme une opportunité d’apprendre sur vous et d’aller vers un changement qui bénéficiera à vous mais également, à toute la famille !

 


Rédigé par Nathalie Colin-Fagotin, Lu 1009 fois






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