Qu’est-ce que l’intelligence ?
L’intelligence concerne plusieurs capacités de l’enfant. D’ailleurs son origine latine signifie à la fois l’aspect langagier (abstraction) et pratique ; ce qui indique que l’intelligence n’est pas uniquement du domaine de la pensée, du raisonnement, mais bien d’un ensemble de capacités mobilisées par une personne dans les différentes situations de la vie quotidienne. Même s’il existe plusieurs courants théoriques qui définissent différemment l’intelligence, toutes s’accordent à dire qu’une des principales fonction de l’intelligence est de s’adapter.
Y a-t-il plusieurs types d’intelligence ?
Oui, les modèles théoriques qui ont visé depuis plus d'un siècle à modéliser l'intelligence et la décrire, sont nombreux. Mais sans entrer des sous-catégories d'aptitudes ou performances que recouvrent les niveaux ou domaines d'intelligence, on peut distinguer trois grandes catégories d’intelligence :
L’intelligence pratique va mesurer des connaissances, une habileté dans un assemblage, l’attention ou la capacité à se repérer dans l’espace. Car ces aptitudes vont permettre de résoudre des problèmes pratiques : utiliser une machine ou un appareil, prendre les transports en commun, jouer d’un instrument…
L’intelligence abstraite est celle qui nous fait raisonner, réfléchir, penser et ainsi « refaire le monde » ! C'est-à-dire imaginer une stratégie (dans le jeu d’échec par exemple) ou inventer un objet facilitant la vie quotidienne (concours Lépine) ou encore faire une dissertation philosophique.
L'intelligence relationnelle (et émotionnelle) qui nous sert à adapter nos comportements à ce qu'on ressent, ce qu'on connait de soi-même et des autres, pour adopter les bonnes réponses dans le domaine relationnel. On distingue aujourd’hui cette autre intelligence (longtemps ignorée ou méconnue), qui nous permet pourtant, de communiquer avec les autres et avoir de bonnes relations avec eux. Cette intelligence nous aide à mieux comprendre nos émotions et celles de l’autre, à savoir décoder un comportement « non-verbal » et savoir quoi dire et quand suivant les situations. En manquer, comme pour les autres formes d’intelligence, peut être un véritable handicap dans la vie.
Au final, les trois sont liées (certains parlent du "facteur G") car on a besoin de connaissances et un minimum de réflexion quand on construit ou répare un moteur par exemple. On a besoin de concrétiser beaucoup de nos « réflexions » (jeux de construction). Et toutes ces actions et réflexions n'ont de sens que dans la relation à l'autre.
Certains enfants auront néanmoins une « dominante » : l’un sera doué pour concevoir quand l’autre excellera dans la mise en œuvre ! Un autre encore aura des facilités à s'exprimer verbalement, ou à créer des relations positives avec les autres.
Les enfants sont-ils tous aussi intelligents ?
Pour comparer l’intelligence d’un enfant par rapport à celle d’un autre, il faudrait, tout d’abord, pouvoir prendre en compte toutes les dimensions des intelligences, car certains seront doués pour un type d’intelligence, et d’autres, pour un autre. Par exemple, certains enfants sont doués d’observation et de dextérité mais plus lents. D’autres encore ont de bonnes capacités à s’exprimer, mais n’ont que peu de logique concrète ou numérique. Il faut ajouter que les rythmes des enfants sont différents dans tous les domaines : que ce soit pour l’apprentissage de la marche, du langage, la motricité. Leurs capacités cognitives, ou « appareil à penser » se développent également à des rythmes différents. La prise en compte de l’âge, la personnalité et de l’histoire de l’enfant sont donc essentiels à considérer.
Difficile donc d’établir des comparaisons strictes, on ne peut que donner des repères, qui sont calculés par certains tests d’intelligence, et qui sont destinés uniquement à situer un enfant par rapport aux autres enfants d’un même groupe d’âge et dans une même culture d’appartenance.
L’intelligence est-elle fixe ?
Au contraire, elle est dynamique, c'est-à-dire qu’elle est le produit d’un long processus qui a commencé dès le début de vie de l’enfant et continue jusqu’à la fin de vie. L’intelligence connait des étapes communes à tous, et aussi des particularités individuelles. Elle peut stagner ou au contraire progresser et ses caractéristiques peuvent changer au cours de la vie : un évènement, une rencontre, une formation reçue peuvent influencer l’intelligence.
Elle n’est pas acquise une bonne fois pour toutes : On peut l’entrainer à l’aide d’exercices qui font travailler certaines aptitudes comme la mémoire, le calcul, les repères spatiaux… Et la développer tout au long de sa vie, même si l'on part au départ, avec un bagage unique !
Des enfants peuvent-ils être « bloqués » dans leur intelligence ?
Oui, le développement de l’intelligence chez l’enfant est étroitement lié à ce qu’il vit dans ses relations affectives. Pour exemple, il a été observé que chez les enfants ayant été brutalement et prématurément séparés de leurs parents, le développement général était ralenti voire stoppé pour les cas les plus graves (ce qui comprend la capacité à parler, réfléchir, etc.). Comme dit plus loin, sous l’effet de fortes émotions, un enfant peut perdre temporairement ses moyens et échouer dans une épreuve ; d’où l’importance de prendre en considération l’état d’esprit de l’enfant tout autant que ses capacités réelles.
L’intelligence peut elle être mesurée ?
Elle peut être mesurée uniquement grâce aux tests dits « de mesure d'efficience mentale ». On utilise des barèmes pour obtenir par exemple le QI (Quotient Intellectuel) en fonction des performances obtenues dans les différents tests et sous-tests. Certains diront que la QI n’a pas d’existence en dehors de ces tests.
En tous cas, sa valeur est forcément circonstancée et tributaire de la qualité du test utilisé et surtout à la qualité de sa passation, et donc de l’utilisateur du test. D’où la nécessité d’une formation solide en psychologie pour pouvoir prétendre bien évaluer les résultats obtenus à ce genre test. Seuls les psychologues sont d’ailleurs habilités à passer ces tests d’intelligence.
Les résultats obtenus permettent de situer un enfant par rapport à des normes qui ont fait l’objet d’observations et d’études très poussées. Ils testent un ensemble de paramètres qui renvoie à la notion plus globale d’intelligence : la dextérité, la logique, la mémoire, la rapidité d’exécution, les connaissances, les compétences verbales… Le quotient obtenu à la fin d’un long et minutieux travail d’évaluation et d’analyse par le psychologue, dit QI, est rapporté à une norme qui permet de dire si un enfant est « en-dessous » ou « au-dessus » par rapport aux enfants du même âge. En outre, des précisions sont données sur les « sous-tests » évaluant les compétences verbales, logiques, numériques (…) de l’enfant.
Il faut bien retenir que les tests de QI donnent une vision parcellaire et temporelles des aptitudes intellectuelles. En effet, les tests ne mesurent pas tous les éléments en jeu dans la résolution de problème : les aptitudes relationnelles sont par exemple peu ou pas prises en compte alors qu’on sait qu’elles sont primordiales dans la résolution de certains problèmes. La capacité à gérer ses émotions est aussi une donnée très importante illustrée précédemment. L’ouverture d’esprit ou la créativité ne sont pas, non plus, mesurées dans ce type de test.
Au final, le QI ne donne qu’une indication sur le « potentiel » d’une personne ou au contraire à ses difficultés. Il peut aider à l’orientation d’un élève ou la mise en évidence de qualités « exceptionnelles » dans un domaine ou l’autre et doit être utilisé avec grande prudence.