Pour comprendre ce qui se joue dans la famille recomposée, il est important de savoir que d'un point de vue psychologique, on ne part pas de "0" !
L'histoire des parents et des familles d'origine ainsi que des parcours individuels va beaucoup influencer les relations et la communication dans la famille recomposée.
La place des "ex", les conditions de la séparation, la place dans la fratrie des beaux-enfants ou encore la manière dont l'annonce de l'arrivée d'un beau-père ou d'une belle-mère : tous ces éléments vont entrer en ligne de compte psychologiquement quand les membres de cette famille vont tenter de cohabiter.
Voici donc les principaux pièges que j'ai identifié au fil des consultations avec des familles recomposées, qu'il est important de prendre en compte :
Piège #1 : la confusion des territoires
Le premier piège est celui qui concerne les lieux de vie de l'enfant : Bien que l'enfant puisse être chez lui en deux domiciles, celui qui concerne directement la famille recomposée est celui du parent biologique (celui où habite le beau-parent).
En revanche, ce qui se passe chez l'autre parent, l'ex., échappe au contrôle en quelque sorte du beau-parent (juste à un certain degré, que je ne développerai pas ici). Pour faire simple, chacun doit pouvoir établir ses propres règles, son fonctionnement chez soi, en se gardant de vouloir s'immiscer sur le "territoire" de l'autre; même si des craintes existent (et sont légitimes), chaque parent doit pouvoir exercer librement sa parentalité et cette liberté s'exerce dans son domicile (et ne concerne pas le domicile de l'autre parent).
En revanche, ce qui se passe chez l'autre parent, l'ex., échappe au contrôle en quelque sorte du beau-parent (juste à un certain degré, que je ne développerai pas ici). Pour faire simple, chacun doit pouvoir établir ses propres règles, son fonctionnement chez soi, en se gardant de vouloir s'immiscer sur le "territoire" de l'autre; même si des craintes existent (et sont légitimes), chaque parent doit pouvoir exercer librement sa parentalité et cette liberté s'exerce dans son domicile (et ne concerne pas le domicile de l'autre parent).
Chaque parent doit pouvoir délimiter son territoire et la famille recomposée pourra définir ses propres règles pour cohabiter et ainsi respecter le territoire de chacun.
Piège #2 - Les confusions de rôles
L'autre piège concerne la façon dont chacun se situe. En d'autres mots, si un beau-parent dépasse son rôle (veut par exemple remplacer le parent biologique absent; sans que cela soit justifié par les circonstances), il va outrepasser sa fonction et risque ce faisant de troubler l'enfant qui peut percevoir ce comportement comme une tentative d'usurper la place de son parent biologique; ce qui pourra être vécu comme une plus ou moins forte trahison...
La condition étant ici de connaitre justement ce rôle afin d'être à-même de le jouer pleinement.
Le beau-père ou la belle-mère doivent donc jouer pleinement leur rôle sans pour autant chercher à s'emparer d'un rôle qui n'est pas le leur.
La condition étant ici de connaitre justement ce rôle afin d'être à-même de le jouer pleinement.
Piège #3 : La guerre des ex
Dans toute famille recomposée, plane la présence (plus ou moins forte) des "ex"; tour à tour envahissant ou trop absents : les ex-conjoints sont avant tout des personnes sur lesquelles on ne peut faire l'impasse : soit parce qu'ils sont le parent biologique avec lequel il faudra communiquer, trouver des consensus, soit il s'agit de celui ou celle qui a partagé une tranche de vie (parfois longue) et dont la présence va en quelque sorte influencer la vie du nouveau couple.
Les communications peuvent devenir compliquées, douloureuses, le beau-parent chercher parfois à jouer l'arbitre ou l'avocat du conjoint ou être pris à partie et peut se retrouver malgré lui dans une situation délicate.
Il est tentant dans ce cas de figure de participer activement aux conflits et aux règlements de compte, mais cette tentative est souvent risquée et vouée à l'échec tant les tenants et aboutissants sont souvent complexes et échappent le plus souvent aux concernés.
Quand les rapports sont tendus voire conflictuels avec les ex-conjoints, la famille recomposée en est souvent affectée.
Les communications peuvent devenir compliquées, douloureuses, le beau-parent chercher parfois à jouer l'arbitre ou l'avocat du conjoint ou être pris à partie et peut se retrouver malgré lui dans une situation délicate.
Il est tentant dans ce cas de figure de participer activement aux conflits et aux règlements de compte, mais cette tentative est souvent risquée et vouée à l'échec tant les tenants et aboutissants sont souvent complexes et échappent le plus souvent aux concernés.
Piège #4 - Combler les manques
Pour le beau-parent, dans sa tentative de faire au mieux pour donner sa chance à cette nouvelle famille recomposée, il existe un piège psychologique qui consiste à compenser les failles de la famille d'origine...
Qu'est-ce que cela veut dire ?
Dans le couple d'origine, il est fréquent que des différents tenaces soient à l'origine de la séparation. Le beau-parent en est souvent informé par le récit qu'en fait le parent biologique en nommant ce qui selon lui/elle était problématique. Le message inconscient qu'il reçoit pourrait prendre la forme suivante : "C'est ce (ou ces) problème(s) dans le couple qui ont causé la rupture, qui ont mis en péril le couple." A contrario, si le problème ne survient pas, cela donne toutes les chances au nouveau couple d'exister et de perdurer.
C'est à dire à faire exactement l'inverse... au risque de tomber dans un autre extrême !
Par exemple, si le motif de la rupture du couple (comme il est compris et selon la seule version du conjoint) fut un manque de communication, le beau-parent peut chercher par tous les moyens à maintenir une communication, à faciliter l'expression quitte à parfois... en "faire un peu trop"... et risquer de tomber dans l'excès inverse.
Qu'est-ce que cela veut dire ?
Dans le couple d'origine, il est fréquent que des différents tenaces soient à l'origine de la séparation. Le beau-parent en est souvent informé par le récit qu'en fait le parent biologique en nommant ce qui selon lui/elle était problématique. Le message inconscient qu'il reçoit pourrait prendre la forme suivante : "C'est ce (ou ces) problème(s) dans le couple qui ont causé la rupture, qui ont mis en péril le couple." A contrario, si le problème ne survient pas, cela donne toutes les chances au nouveau couple d'exister et de perdurer.
Devant ce subtil message, le beau-parent peut chercher à éviter à tout prix (même inconsciemment) les écueils de l'histoire du précédent couple et peut tomber dans le piège de chercher à s'y conformer par opposition...
C'est à dire à faire exactement l'inverse... au risque de tomber dans un autre extrême !
Par exemple, si le motif de la rupture du couple (comme il est compris et selon la seule version du conjoint) fut un manque de communication, le beau-parent peut chercher par tous les moyens à maintenir une communication, à faciliter l'expression quitte à parfois... en "faire un peu trop"... et risquer de tomber dans l'excès inverse.
Piège #5 : Surprotéger son enfant
Certaines belles-mères (plus que les beaux-pères) se sentent coupables d'avoir fait "subir" à leur enfant la souffrance d'une séparation. En compensation, elles tentent d'apaiser leur conscience en surprotégeant leur enfant, en cédant parfois à ses desiderata en se mettant parfois en retrait ou en négligeant quelque peu le nouveau couple. Tout se passe psychologiquement comme si leurs efforts à ménager leur enfant, à lui donner la priorité allait les aider à se sentir moins coupable.
Le risque cependant, est de situer l'enfant à une place qui n'est pas la sienne (par exemple, en le laissant prendre des décisions qu'il appartient aux adultes de prendre).
Préserver et protéger son enfant est bien entendu indispensable et sa souffrance est souvent réelle et durable, mais cela ne doit en rien justifier qu'on lui accorde des droits qui ne sont pas les siens, au risque qu'il ne sache plus comment se situer.
Le risque cependant, est de situer l'enfant à une place qui n'est pas la sienne (par exemple, en le laissant prendre des décisions qu'il appartient aux adultes de prendre).
Le risque est également de négliger la dimension personnelle ou conjugale et de la "payer" plus tard.
Préserver et protéger son enfant est bien entendu indispensable et sa souffrance est souvent réelle et durable, mais cela ne doit en rien justifier qu'on lui accorde des droits qui ne sont pas les siens, au risque qu'il ne sache plus comment se situer.
Pour aller plus loin
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